Mondial du Lion – 6 ans : la BWP Tara van het Leliehof offre son 1er titre à la Belgique

Xavier Boudon 19 octobre 2025

Comme lors du dressage et du cross, la fille de Pegase van’t Ruytershof a tout simplement réalisé une démonstration. Elle disposait de la hauteur suffisante pour franchir les onze obstacles avec une pression moindre. En effet, ses deux adversaires les plus dangereux ayant commis des fautes, elle pouvait se permettre de prendre son temps. La seconde de temps dépassé ne l’a pas empêché de décrocher son tout premier titre au Mondial du Lion, le premier d’ailleurs d’un cavalier belge. Rutland Flamenco (Ian Cassels/IRL) et Tykillen Tango (Hallie Coon/USA) complètent le podium. Une barre prive Thomas Carlile d’une nouvelle médaille (7e avec Juste Unetoile).

L’union de la lignée de Diamanthina van’t Ruytershof avec celui, très français, de Major de la Cour et Sire Normand, a donc offert un premier sacre à la talentueuse cavalière belge. Elle dépasse désormais Piggy March (GBR) en nombre de victoires internationales (16). De quoi se réjouir avant même la fin de cette journée mémorable ! Née chez Luc de Brabander et Fabienne Marien, à Stal het Leliehof, situé aux portes de Malines (à mi-chemin entre Bruxelles au sud et Anvers au nord), la perle noire de Lara de Liedekerke-Meier apporte à son père Pegase van’t Ruytershof sa première médaille internationale. Agé de dix ans, le fils de Comme Il Faut et de Gianthina van’t Ruytershof (Cartani et Diamanthina van’t Ruytershof par Diamant de Semilly) a une production encore très jeune, 6 ans pour les premiers nés, une génération à laquelle appartient la nouvelle championne du monde.

Côté maternel, elle est la dernière fille (et la seule d’après nos informations) de sa mère Bonita van het Leliehof (Major de la Cour, sf). Celle-ci a notamment produit Fidalgo van het Leliehof (Nonstop, bwp), CSI 1,50m pour les Etats-Unis et son propre frère Kasper van het Leliehof, CSI 1,45m avec Hannah Selleck (USA). En dehors de Bonita, la lignée maternelle directe n’a pas de références particulières. Il faut regarder vers les collatéraux pour trouver plusieurs très bons performeurs comme Jyrado vh Bovenhoekshof (CSI 1,55m avec Jérôme Guery/BEL), Watch Me de Rêve Bovenhoekshof (CSI 1,55m avec Edwina Tops-Alexander/AUS), Evita SG Z (CSI 1,60m avec Emilio Bicocchi/ITA puis Alexa Ferrer/FRA) ou encore Anelca d’Eversen (CSI 1,60m avec Doron Kuipers/NED).

« Cela fait 17 ans que je viens ici » raconte Lara. « Evidemment, on espère toujours gagner. Mais il faut un peu de chance, le bon cheval, etc. Je savais que Tara était un petit bijou. Mais je ne la monte que depuis quatre mois, je n’ai donc pas beaucoup d’informations. Je dois avouer que mes nerfs ont été mis à rude épreuve ! J’ai très mal commencé mon parcours. J’ai changé d’avis sur le 2, puis le 3….Jusqu’au 4B, je n’ai pas bien monté. Sur le dernier, je savais que la jument était prête » admet-elle. Le couple disputait là son tout premier format long, et pourtant, cela a semblé être une formalité. « Je ne l’ai pas sentie aussi bondissante que d’habitude, et elle a été un peu impressionnée par le public, mais elle a fait le job ». Lara pense sincèrement qu’elle détient une crack pour l’avenir…et sincèrement, on la croit volontiers !

L’autre enseignement de cette classe d’âge, c’est le très beau tir groupé du stud-book ISH (Irish Sport Horse). On sait les chevaux irlandais performants dans cette discipline, mais cela faisait quelques années que nous ne les avions vus à pareille fête. En trustant les 2e, 3e et 4e places grâce à Rutland Flamenco (Casallco, holst), Tykillen Tango (Tyson, kwpn) et Monbeg Condor (Condios, holst). Si la première est très imprégnée de sang allemand (Holsteiner) et français (via Flamenco de Semilly), le second descend d’une souche maternelle typiquement irlandaise Master Imp x Clover Hill, tout comme le troisième (qui présente même un courant Irish Draught !).

Juste Unetoile et Thomas Carlile (photo : Xavier Boudon)

Deux chevaux français terminent dans la top 10. La bonne Juste Unetoile (Upsilon, aa et Unetoile de la Serre, sf par Quaprice Boimargot, holst, née chez Carole Sans et Georges Riccio) commet une petite faute sur l’entrée du double de verticaux n°4, pour la 7e place finale avec Thomas Carlile. Cela reste une sacrée performance car le Toulousain montait avec, outre ses deux points de suture à la pommette, un ligament du genou gauche sérieusement abîmé. Joy d’Austral, sf (Andain du Thalie, sf et Sibel de Quercize, sf par Nidor Platière, sf, née chez Johanna Gilbert) prend quant à elle la 10e place grâce à un sans faute sur ce dernier test sous la selle de Cyril Gavrilovic (BEL). Le couple réalise la meilleure remontée au classement de l’épreuve (29e au dressage). Jupiter d’Orchis, sf (Vleut, kwpn, né chez Monique Philippe Gatesoupe) et Jolie Môme d’Argonne, sf (Kapitol d’Argonne, sf née chez Pascal Trassart) sortent de piste avec une faute (17e et 18e).

Résultats définitifs : https://results.worldsporttiming.com/event/306/competition/9773/result

Crédit photo à la une: Tara van het Leliehof et Lara de Liedekerke-Meier (photo : Xavier Boudon)