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L’Expertise

Label cavalier SHF : un label qui se mérite

Sylvia Flahaut 26 mai 2023

Auparavant, la Société hippique française proposait des formations aux cavaliers centrées sur le travail de leurs chevaux. Ses dirigeants ont évolué dans leur réflexion, l’initiative ayant trop peu d’effet à moyen et long terme selon eux. Depuis l’année dernière, ils ont changé leur fusil d’épaule et se sont concentrés sur la formation du cavalier, avec le label cavalier SHF. 

Attention, Emilie Morichon, directrice de la SHF, le précise : le label cavalier SHF n’est pas un label décerné à tous et il se mérite. Il n’est cependant pas une fin en soi, indique la directrice, et s’avère surtout être une manière d’accompagner les cavaliers spécialisés dans la formation des jeunes chevaux de sport. “Ce label cavalier SHF s’inscrit dans notre programme de professionnalisation de la filière. En France, par rapport à d’autres pays, nous avons la chance d’avoir une multitude de cavaliers formateurs et une grosse compétence dans ce secteur d’activité”, pose la directrice. “Mais ces cavaliers peuvent parfois se sentir un peu seuls et, il ne faut pas se mentir, le métier est difficile. La SHF a choisi de les accompagner et d’investir pour eux, car ils sont les piliers de la formation et de la valorisation des jeunes chevaux. Ce label SHF est un gage des compétences du cavalier, avec le respect et le bien-être du cheval placés au cœur de celles-ci. Il est décerné aux professionnels ayant montré des capacités de formation des jeunes chevaux, avec une équitation bienveillante et respectueuse de l’intégrité physique et mentale de leurs animaux. Ce label mettra en lumière les cavaliers en qui la SHF a toute confiance pour préparer les équidés dans les meilleures conditions. Avec cette démarche, nous avons donc évolué et avons choisi de nous centrer sur les aptitudes du cavalier plutôt que sur le travail de ses chevaux. Car un cavalier Jeunes chevaux monte forcément différents profils et doit savoir s’adapter à tout type de montures.

Continuer de progresser

Ces formations ont démarré l’an dernier, pour la discipline du concours complet : une douzaine de cavaliers ont ainsi été accompagnés par la SHF lors des stages animés par Serge Cornut et Cédric Lyard. Pour cette saison, les équipes de la SHF ont mis en place trois sessions de formation pour les cavaliers de saut d’obstacles, comprenant chacune pas moins de six journées d’apprentissage au Mans, à Chazey-sur-Ain et à Villers-Vicomte. “À la fin de la session, le cavalier obtient ou non le label SHF”, poursuit Emilie Morichon. “Ses résultats et son travail durant la formation sont pris en compte pour cette obtention. Mais il faut savoir que ce label n’est pas définitif : il est valable trois ans et le cavalier qui l’obtient est incité à suivre d’autres formations de perfectionnement par la suite pour le conserver. Si le cavalier ne parvient pas à décrocher ce label, il est prioritaire dans les formations suivantes pour tenter de l’obtenir. L’idée, en ne concédant pas le label, n’est pas de punir le professionnel, bien sûr, mais bel et bien d’accompagner en plaçant le bien-être du cheval au cœur de la formation. Ce label signifie que la SHF reconnaît le cavalier comme formateur de jeunes chevaux, le but est d’être dans une démarche d’amélioration et de proposer aux cavaliers de continuer à se former.” 

Qui peut prétendre à cette formation ? “Les cavaliers installés à leur compte ou salariés”, indique la directrice. “Nous avons cependant une capacité d’une dizaine de places par session et prenons en compte quelques critères d’éligibilité, comme le classement dans le Top 100, le fait de valoriser plusieurs chevaux sur le circuit des Cycles classiques et de ne pas figurer sur la liste des athlètes de haut niveau encadrés par la Fédération française d’équitation.

“De vraies formations”

Emilie Morichon indique que l’obtention de ce label résulte de “vraies formations”, proposées pour le saut d’obstacles par Jean-Maurice Bonneau et Laurent Elias. “Il y a du travail théorique, sur les thèmes de la réglementation, du bien-être, de la biomécanique, de la gestion du cheval et de son équipement, et du travail pratique, bien sûr, où les cavaliers montent et regardent également les autres participants faire. Outre Jean-Maurice et Laurent, nous faisons intervenir des professionnels sur certains sujets spécifiques, comme Virginie Coudry, qui travaille au CIRALE. Ces formations se veulent être les plus complètes possible.” 

Si la SHF propose ces formations pour les disciplines du concours complet et du saut d’obstacles, elle entend également les mettre en place pour le dressage, et ce à compter de l’année prochaine. “Les formations pour le saut d’obstacles ont eu lieu cette année de décembre 2022 à mars 2023, et nous aimerions les faire finir plus tôt à l’avenir, au mois de février, afin de libérer plus tôt nos participants et leur laisser le temps de bien préparer leur saison, forts de leurs acquis.

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Photo : Coll. SHF.