BIP : domination tricolore chez les jeunes poneys
Du côté de Fontainebleau, à l’occasion du Bonneau international Poney, l’élite des jeunes poneys de six et sept ans s’affrontaient ce dimanche sur ses finales respectives lors de duels franco-irlandais, qui se sont conclus en faveur des tricolores.
Après deux épreuves qualificatives, seuls sept poneys de six ans avaient été retenus pour cette ultime confrontation aux couleurs de France Etalons sur des parcours à 1,20 mètre, habilement tracé par Arnaud Richou. Seul à boucler un tour parfait aux commandes de Maia Lux Lamarque, treize ans, Houbidou d’Eté, magnifique poney bai foncé fils du Bwp I’m Special de Muze, – vice-champion de l’expertise du Bwp 2011, lui-même fils d’Emerald et de Walnut de Muze, performers internationaux sous la selle d’Harrie Smolders – associé à la ponette New Forest Jowouts’s Marit (Arenberg’s Maurits), s’impose avec beaucoup d’aisance, et creuse un écart de six secondes avec son poursuivant. Valériane de Souza (écuries DS à Aubagne-13), coach de la cavalière, l’explique « Nous l’avons acheté à l’âge de trois ans et demi chez Xavier Xhemal, en qui j’ai une confiance aveugle et qui a un œil hors pair. Je lui ai déjà acheté cinq poneys. En général, lorsqu’il me fait venir, je fais un essai de dix minutes et je conclus l’achat. Nous avons attendu Houbidou un peu, mais il a toujours été bon. Il a des qualités hors normes. Jusqu’à maintenant, Maia et lui n’avaient couru que des épreuves à un mètre, ils ont fait leur première épreuve sur 1,15 mètre vendredi. Pour l’instant, nous ne lui avons rien demandé. Pour le préparer, nous avons fait une semaine de balade et nous avons sauté quelques obstacles de cross niveau Poney 1. » La cavalière, à la fois surprise et enchantée de cette victoire, le reconnaît, Houdidou est facile à gérer et a une grande confiance en lui. Son père, Christophe Lamarque, restaurateur, propriétaire du poney et compagnon de la coach, lui aussi tout sourire, se félicitait une fois encore de son acquisition. « Aujourd’hui, tout s’est passé parfaitement. Houbidou est très agréable, à la plage on le laisse en liberté, il galope à côté de nous, au box il sait se reposer, il a un excellent tempérament. »
La seconde place revient, sous la selle irlandaise de Charlie Weldon, à Kerim Van Orchid’s, NRPS, fils de l’étalon alezan néerlandais Kanshebber, disparu en 2018, qui aura permis à l’élevage Orchid’s de Paul et Carla van de Laar d’inscrire leur nom au panthéon des éleveurs de poneys de sport, avec des participations aux championnats d’Europe dans les trois disciplines, et un nombre incalculable de performers internationaux. Michael Monoley, grand-père du cavalier, propriétaire, principal sponsor, chauffeur et groom, explique avoir acquis Kerim en Belgique voilà un an et demi en raison de sa lignée paternelle et de son style, même sur des tours à 60 centimètres. « J’ai tout de suite perçu qu’il avait de gros moyens », indique Michael Monoley. « J’ai de nombreuses offres d’achat pour lui mais pour l’instant nous le gardons précieusement. » Kanshebber était également représenté par Kars Van Orchid’s, qui boucle sa finale en quatrième position sous la selle d’Eva Bougaukt Gaschet. Coup de chapeau à Arnaud Bonvalet, naisseur et propriétaire du très prometteur étalon High Tech Rislois (C’est Moi d’Othon et Prouesse d’Argent par Pamphile), également retenu pour cette finale sous la selle de Jules Demarcy. L’éleveur, à la tête d’une quinzaine de poulinières poney à Beaumontel (27), revendique une stratégie de monte en main, alors que l’insémination artificielle est largement répandue. Nul doute qu’avec un peu de maturité, High Tech exprimera bientôt tout son potentiel, notamment des moyens incontestables couplés à un excellent tempérament.
Gemini de Lalande l’emporte chez les sept ans
Seuls cinq prétendants à la victoire s’affrontaient sur un tour à 1,25 mètre dans la finale des poneys de sept ans parrainée par Poney As. Gemini de Lalande, confié à Gaétane Orhant,
s’impose avec brio dans un barrage à deux. Lors d’une finale au chrono endiablée, le jeune Irlandais Aoife Seery, premier à prendre le départ avec Parkroe Rio (Rasmus) aura tout tenté, mais mis une barre au sol. Pour décrocher la victoire, il « suffisait » à Gaetane d’assurer le sans faute avec Gemini de Lalande, hongre fils du PFS Bamby de la Tour et Molene des Verrouis par Titan du Mougard, né à l’élevage de Lalande à Quettreville-sur-Sienne (50), et propriété de Camille Piot, ami et voisin de la famille Orhant à Saint-Lô. Contrat rempli pour la jeune cavalière qui déroule un tour précis et réfléchi, et fait résonner la Marseillaise . Sa mère Sophie le précise, la saison dernière, Gemini était confié aux rênes de sa fille aînée Romane, membre de l’équipe de
France aux championnats d’Europe de 2018 et 2019 avec Quabar des Monceaux. Elle est formelle : le poney a toutes les qualités d’un poney de sport pour affronter les plus belles
échéances, que ce soit les moyens ou le mental. Côté pedigree, Gemini a sans doute hérité des qualités de son père Bamby de la Tour, dont la carrière sportive a été interrompue suite
à un problème de santé après avoir complété le cycle des sept ans. Ce dernier perpétue la souche paternelle du célèbre étalon allemand Linaro SL (Lombard), son arrière grand-père disparu
en 2007, et néanmoins père de 1021 produits nés entre 1999 et 2020. Cette star de l’élevage poney possède plus de 50 fils étalons et 110 produits indicés à plus de 140 dont 43
au-delà de 150. Sa mère, Molene des Verrouis, a déjà produit notamment Voltair de Lalande (IPC 169/2022), qui remportait le titre européen par équipes de concours complet avec Liloï
Lourde Rocheblave en 2017 à Kaposvár (Hongrie). Gaétane, quinze ans, en classe de troisième, qui gère le travail de cinq poneys avec l’aide de sa mère, reconnaissait un tour « assez difficile, surtout pour des jeunes poneys, mais Gemini s’est montré disponible dès le premier parcours de vendredi, il a répondu présent au barrage, et m’a sauvé quelques erreurs. »
Peter Macgrath, propriétaire irlandais du deuxième au classement, Parkroe Rio, rend hommage à son père Connemara Rasmus, auquel les spécialistes, dont le Syndicat Linaro, reconnaissaient un galop remarquable, équilibré et ample ainsi qu’un caractère irréprochable, autant de qualités qui lui ont permis de s’illustrer jusqu’aux championnats d’Europe de saut d’obstacles et qu’il semble avoir transmis à ses produits, dont le champion d’Europe 2014 Rominet de Bruz, ainsi que de nombreux performers en As Elite de saut et de complet, dont vingt sont indicés à plus de 130. Peter Macgrath l’affirme, le poney Connemara est encore parmi les plus performants à haut niveau, grâce à une sélection assez stricte des meilleurs sujets destinés à la reproduction.
La cheffe de la délégation irlandaise, qui rendait hommage au précieux soutien de Horse Sport Ireland, se disait profondément attristée que le CSIOP ait été programmée à Compiègne (27 au 30 avril) et non lors de ce BIP 2023 auquel les cavaliers se sont montrés fidèles et assidus depuis sa création en 2000.
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Photo : Houbidou d’Eté et sa cavalière, Maia Lux Lamarque, entourée de son équipe. Crédit : Béatrice Fletcher.
