“Donat ? Il se prend pour Dieu maintenant !”
Revenir avec la Coupe du monde, vingt et un ans après la dernière victoire française, avec un cheval qui n’a pas quitté les écuries de son cavalier, où il est né il y a douze ans, voilà le début d’une légende comme on les aime !
Heureuse et chaleureuse, Susana Épaillard Garcia Cereceda, le lendemain de la victoire à Bâle, accepte de retracer avec nous l’histoire de Donatello d’Auge, cheval fait maison au Haras de la Bosquetterie.

Donatello âgé de 8 ans, Susana décide de confier les rênes du fils de Jarnac à son mari. Première victoire dans la foulée ! ©Tiffany Van Halle
MOINS 11 MOIS
“Donat, ça commence bien avant les onze mois de gestation de sa mère ! L’élevage, ce n’est pas un cheval, c’est une histoire, une histoire de famille pour moi, les chevaux sont nos bébés. Donatello, ça commence avec sa grand-mère, Galoubette Mondain, que j’achète à 4 ans dans la Manche, chez Roger Chapon, une Galoubet x Nankin géniale, folle, en colère. Guillaume Blin Lebreton l’a démarrée, je l’ai montée en fin d’années de 7 et 8 ans, mais elle était quand même bien difficile et je l’ai confiée à Rutherford Latham, avec qui je travaillais. Avec elle, pour l’Espagne, il a couru les Coupes des nations en CSIO. Quand j’ai pensé à la faire reproduire, je voulais un étalon… calme ! Et bien sûr, j’ai pensé au mien, mon cher Hello Pierville (Olisco x Muguet du Manoir, ISO 172), gentil, avec du coeur, qui avait toujours envie de bien faire. Et j’ai eu Téquila, la mère de Donatello. Charmante, avec le tempérament de son père. Très tôt, elle a eu un accident au pré, un jarret, je n’ai pas voulu faire opérer, je voulais la garder comme poulinière, il fallait choisir un étalon. Moi, les étalons, j’ai besoin de les voir, de les connaître, de regarder leur comportement sur les terrains, à la détente, plusieurs fois. Jarnac, je l’avais vu jeune en France avec Marc Dilasser, puis commencer à vraiment performer avec Reynald Angot puis Timothée Anciaume. Et comme je partage ma vie et mes concours entre la Normandie et Madrid, quand il a été acheté par Juan Carlos Cueva, j’ai continué à le voir, sur les parcours en Espagne… Quels moyens quand même ! Et puis je me souvenais de son père, Ryon D’Anzex, que je voyais lui aussi en Espagne en concours. Donc j’ai dit à Julien : ‘On prend Jarnac pour Tequila ?’ C’était un jour où il m’écoutait pour mes histoires d’élevage. Il a dit oui tout de suite et voilà comment Donatello est arrivé !”
À suivre…
PAR RENAUD RAHARD
Retrouvez l’intégralité de l’article et bien plus encore dans le magazine n°461, disponible sur notre site en vente à l’unité. On vous attend !