Foxy, Folie, Candy, les joyaux de la reine Royaltie III (Part 2/3)

Lilou Pin 31 juillet 2025

Retrouvez la 1ère partie de cet article ici.

©Coll Min. Agri. HN Annebique

Boston de Nantuel (Fury de la Cense) est le premier poulain à Nantuel, et de Royaltie III. Pour un démarrage, c’est un très bon début puisque Boston de Nantuel obtient l’excellent ISO de 151 à 8 ans. En 1991, Royaltie III donne naissance à l’exceptionnel Dandy de Nantuel (O Malley), ISO 146 à 6 ans. Montrant de très gros moyens, le hongre bai est exporté en Suisse à 7 ans et meurt malheureusement à 8 ans, laissant un goût amer à l’éleveur après cette perte. En homme de science et esthète, Jacques Gouin se plonge dans l’étude des origines et devient très rapidement pointu dans ses croisements. Esquisse Nantuel, pouliche baie née en 1992, représente ainsi beaucoup d’espoir pour l’éleveur car fille du grand performer I Love You. Testée positivement en épreuves jeunes chevaux (ISO 131 à 6 ans), Esquisse Nantuel est conservée à l’élevage et devient la deuxième mère de deux grands performers : Capuccino de Nantuel (Dandy du Plapé x Parco, BWP), ISO 155, CSI4* 1,50 mètre, avec Jérôme Hurel, et l’étalon Boreal Nantuel alias Darshan (Diamant de Semilly x Baloubet du Rouet), ISO 160, CSIO5* 1,60 mètre, participant aux Jeux olympiques de Tokyo avec Mohamed Talaat. 

Boréal Nantuel (Diamant de Semilly x Baloubet du Rouet) alias Darshan, ici aux Jeux de Tokyo, sous la selle de Mohamed Talaat. ©SCOOPDYGA/P. COSTABADIE

Girandole Nantuel, autre fille d’I Love You et de Royaltie III, s’illustre par sa production, avec Mercator du Ry (Brett Saint Clair), ICC 141, Nature Menardiere (Cumano, Holst), grand prix CSI3* 1,55 mètre, et Riga Menardiere (Quaprice Bois Margot Quincy, Holst), CSI2* 1,50 mètre. Les bons croisements de Royaltie III s’enchaînent avec Papillon Rouge pour donner l’étalon Jiky de Nantuel, ISO 150, CSI3* 1,50 mètre. Désormais connaisseur des origines et aguerri aux nouvelles techniques d’élevage, Jacques Gouin sait qu’il détient avec Royaltie III une remarquable mère. En 1997, il réalise des transferts d’embryons pour donner naissance l’année suivante aux deux sœurs « K » : Kaydora de Nantuel (Calypso d’Herbiers) et Karma de Nantuel (Quidam de Revel). La première, Kaydora, tout comme sa mère, ne sort pas en compétition, mais donne de grandes satisfactions, engendrant trois excellents gagnants : Pacha de Nantuel (Papillon Rouge), ISO 150, CSI5* 1,50 mètre, Quenotte de Nantuel (Quidam de Revel), ISO 150, CSI2* 1,45 mètre, et l’étalon Bassano de Nantuel (Baloubet du Rouet), ISO 153, CSI3* 1,55 mètre. La seconde, Karma de Nantuel, malgré un modèle plutôt réduit, montre de grandes qualités en liberté à 3 ans. C’est décidé : tout va être mis en œuvre pour valoriser, en sport et élevage, cette bondissante petite alezane.

Royaltie III s’éteint en 2000 à l’âge de 17 ans des suites d’un cancer des ovaires. Mais, en bonne mère régnante, elle laisse derrière elle une nouvelle reine, la bien nommée Karma de Nantuel. La dernière fille de Royaltie III s’avère être une bénédiction pour l’élevage. En seulement trois poulains, elle va devenir un incontournable du sport de haut niveau ! Débutée en compétition par Christophe Deuquet, l’époux de Marie-Laure, Karma évolue favorablement sur 1,50 mètre à 8 ans et obtient un remarquable ISO 162 avant son exportation en Italie. Fort heureusement, trois poulains de Diamant de Semilly sont nés auparavant par mères porteuses : un mâle bai et une femelle baie en 2002, ainsi qu’une femelle alezane en 2007. Le mâle, Orphée de Nantuel, puissant bai foncé de 1,68 mètre, est approuvé au stud-book Selle français et commence à faire la monte dès l’âge de 3 ans pour le compte des Haras nationaux. Exporté en Suisse à 11 ans, Orphée de Nantuel, ISO 143, se distingue sur des épreuves 1,45 mètre en CSI4*. Quelques-uns de ses produits émergent en compétition, dont le meilleur, Borki du Ruisseau, représentant l’Allemagne en CCI3*. Il est depuis revenu à la monte en France et plus précisément à Gouzon, dans la Creuse, terre d’élevage de sa grand-mère anglo-arabe, Alikame. 

©Giampaolo vimercati

À SUIVRE…

Par Lionel Saivres