Jeanne Rossez : focus sur la Nuit du Complet

Rédaction 13 décembre 2025

3 questions à… la cavalière loirétaine des écuries d’Huisseau. Jeanne Rossez participe à la première édition de la Nuit du Complet, organisée à l’occasion du Salon du Cheval de Paris. Dès 21h, elle s’élancera dans ce relais réservé aux complétistes avec Welland Shinning Star, une jument qu’elle a débutée sur les épreuves Jeunes Chevaux à 6 ans.

Vous avez été labellisée Cavalière SHF en 2023 dans la discipline du concours complet. Qu’est-ce que cette reconnaissance représente pour vous ?

Former et valoriser des chevaux, c’est mon quotidien, en parallèle de l’enseignement. J’essaie de garder des jeunes pour tenter d’atteindre le haut niveau. Je les débourre, puis je fais ensuite les 4, 5 et 6 ans. Ce qui est bien pour nous, c’est cette reconnaissance : elle valide le travail que l’on fait au quotidien.

En quoi ce label SHF a-t-il influencé votre manière d’aborder votre quotidien et la valorisation de vos chevaux ?

Je suis issue du circuit Jeunes, où j’ai pu évoluer jusqu’au niveau 4* avec des chevaux d’expérience. Me professionnaliser a été un vrai tournant dans ma vie, donc pouvoir bénéficier de cette aide est un réel atout. J’ai par exemple eu de nouveaux propriétaires qui n’auraient pas forcément pensé à moi, puisqu’ils viennent du saut d’obstacles. Ils se sont renseignés et, dans la liste des cavaliers labellisés proches de chez eux, j’étais la première. Je pense que cela les aide à avoir confiance dans la gestion quotidienne des chevaux. Nous avons aussi de très bons intervenants : Serge Cornut (dressage) et Frédéric David (saut d’obstacles). Nous avons accès à des stages avec eux, et cela ne peut que nous faire progresser d’apprendre à leurs côtés. Ils nous donnent des clés adaptées à chaque cheval. Concernant mes objectifs, aujourd’hui mes chevaux sont principalement ceux que j’ai débutés sur le circuit Jeunes Chevaux. J’essaie de les garder, et c’est d’autant plus agréable, je les connais par cœur.

Ce soir, vous allez courir le deuxième cross indoor de votre jument au Salon du Cheval de Paris. Comment préparez-vous ce type d’épreuve ?

Il n’y a pas forcément de préparation particulière, mis à part le travail de conduite et des virages. Ma jument a couru son dernier cross en octobre, donc elle a vu du fixe récemment. Elle fait régulièrement du jumping jusqu’à 1,30 m. Le choix du cheval en cross indoor est important, c’est une épreuve qui ne convient pas à tous les chevaux de complet. Il y a des exceptions, mais il vaut mieux avoir des chevaux plutôt petits, maniables, froids dans leur tête et déjà très relâchés. C’est du travail quotidien, mais de toute façon qui est nécessaire pour tout type d’épreuve. Au cross indoor, il y a une ambiance particulière : les obstacles ne sont pas énormes, mais l’espace est réduit. Nous n’avons pas le même galop, les chevaux ont donc moins cette amplitude qui leur permet d’être plus armés. La warm-up s’est bien passée hier. Ma jument était un peu timide sur la banquette, mais c’est normal. Cela peut surprendre au milieu d’une carrière intérieure, d’autant plus qu’il n’y en avait pas lors de son premier cross indoor à Saumur, en début d’année. Elle s’est bien prêtée au jeu, donc rendez-vous ce soir !