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La bonne année 2022 du stud-book Selle Français

Emilie Dupont 7 avril 2023

Nombre de naissances, de chevaux présentés lors des concours réservés à la jeune génération, d’étalons approuvés… En 2022, le stud-book Selle Français a vu ses statistiques bondir et refléter ses ambitions d’amélioration génétique.

Si, en France comme parfois à l’étranger, les chevaux Selle Français sont ultra-présents, une chose est sûre, cela n’est pas prêt de changer. Avec un total de 7806 naissances enregistrées pour l’année 2022 (chiffres SIRE), le stud-book tricolore a connu une augmentation de ces dernières de 4% par rapport à l’année 2021. Comme le souligne Elisa Pautex, membre du stud-book, « les naissances sont même en augmentation constante depuis 2014 ». Une bonne nouvelle, donc, qui n’est d’ailleurs pas sans lien avec l’augmentation du nombre d’élevages actifs faisant naître des Selle Français, qui étaient, pour 2022, au nombre de 7581. « La majorité d’entre eux est composée d’une à deux juments, et ils sont 16% à en avoir trois ou plus. Ces derniers représentaient d’ailleurs 41% des naissances en 2022 », précise Elisa Pautex. Seule ombre au tableau des naissances Selle Français : celles concernant les chevaux Selle Français Originel (SFO), en baisse depuis près de dix ans malgré les encouragements et les initiatives des équipes du stud-book. En 2022, seuls 477 chevaux SFO ont vu le jour (soit 6% des naissances totales), contre 2040 en 2012 (soit, à cette époque, 28% des naissances).

Objectif performances sportives

Autre augmentation notable en 2022 pour le stud-book Selle Français : celles des chevaux vus en concours d’élevage. 4668 individus y ont été présentés l’an passé, soit 2% de plus qu’en 2021. Parmi eux, 2981 poulains, soit 36% de la génération 2022. Même constat du côté des 3 ans, qui ont été plus nombreux à s’illustrer sur le circuit réservés aux jeunes l’an passé, avec une augmentation de 20% pour les mâles et 6% pour les femelles. Seuls les mâles de 2 ans dérogent à la règle, puisqu’ils ont été 14% de moins qu’en 2021 à avoir été vus sur les terrains de compétition.

« Quant aux chevaux de 4 ans et plus, nous avons enregistré 37 392 Selle Français indicés en 2022, soit 8% de plus qu’en 2021 », souligne avec plaisir Elisa Pautex. En ce qui concerne le détail de ce nombre, 35 421 Selle Français ont été indicés en saut d’obstacles, 2999 en concours complet et 1608 en dressage. « En moyenne, 74% des chevaux d’une génération Selle Français sont indicés, ce qui correspond finalement bien aux objectifs de la race. Chez les jeunes, en moyenne, sur les dix dernières années, 38% des 4 ans sont indicés tous les ans, 53% des 5 ans et 56% des six ans », ajoute la chargée de projet au stud-book Selle Français.

Si, chaque année, le stud-book Selle Français voit ainsi son nombre de chevaux très prometteurs augmenter, pour 2022, ses meilleurs représentants ont été Unick du Francport (Zandor Z, Rhein), né chez Laurent Baillet, actuellement sous la selle du légendaire John Whitaker et décoré d’un ISO 180, ainsi que Banzai du Loir (Nouma d’Auzay, SF), né chez Pierre Gouyé, sacré champion du monde en individuel à Pratoni del Vivaro l’été dernier sous la selle de Yasmin Ingham, et à qui a été attribué un ICC 163.

La labellisation des juments

Chaque année, de nouvelles juments reçoivent un ou plusieurs labels : le label “Sport” (basé sur l’indice de performance), le label “Élevage” (attribué en fonction des points lignée maternelle) et le label “Modèle et allures” (décerné en fonction des notes obtenues). Ces distinctions ont notamment pour objectif d’aider les éleveurs dans leurs croisements. Mais, en fonction de ces labels, comment sont utilisées les juments ? Comme le souligne tout d’abord Elisa Pautex, « 85% des juments saillies en 2022 disposaient d’un label ». Plus globalement, 41% des juments Selle Français ayant débuté une carrière de reproductrice ont un label “Sport”, tandis que 71% disposent du label “Élevage” et 46% de celui lié au “Modèle et allures”. « 34% des juments ont deux labels », précise également la représentante du stud-book tricolore. Autre point intéressant : « Nous avons d’ailleurs une augmentation de juments qui produisent des chevaux s’illustrant à haut niveau, elles étaient près de huit-cents en 2022 », souligne Elisa Pautex.

Outre les labels, les juments se distinguent également par leurs points PACE. « En 2022, 11% d’entre elles avaient trois points PACE, 10% en totalisaient quatre et 22% en comptaient cinq et plus », indique la chargée de projet, précisant également qu’il s’agit majoritairement de juments d’âge mais que les jeunes mises à la reproduction en ayant cinq points PACE ou plus étaient, en 2022, 3% de plus qu’en 2021. « 47% des poulains nés en 2022 et présentés en concours d’élevage étaient d’ailleurs issus d’une mère avec cinq points PACE ou plus. »

Les étalons confirmés toujours indétrônables

Du côté des étalons, en 2022, il semblerait que les éleveurs se soient principalement tournés vers des valeurs sûres (Mylord Carthago, Diamant de Semilly, By Ceira d’Ick, etc.). Alors que 53% des saillies ont été réalisées par des étalons de 10 à 20 ans et 22% par des étalons âgés de 20 ans et plus (soit, au total, près des trois quarts des saillies effectuées en 2022), les jeunes (de 2 à 9 ans) ont connu une baisse d’engouement, n’opérant que 25% des saillies de l’année, contre 29% en 2021. Néanmoins, on retrouve des représentants de la jeune génération parmi les dix étalons ayant réalisé 20% du total des saillies : bien que la moyenne d’âge de ces derniers soit de 17 ans, se trouvent en effet parmi eux un jeune reproducteur de 3 ans et un de 10 ans.

En ce qui concerne la présence des reproducteurs Selle Français au sein des classements internationaux, elle est très stable, comme le démontre Elisa Pautex. « En 2022, neuf étalons Selle Français se trouvaient dans le classement des cent meilleurs reproducteurs en saut d’obstacles édité par la World breeding federation of sport horses (WBFSH), tout comme en 2021. Ils étaient onze en 2020 et douze en 2019 donc nous pouvons dire que ces chiffres sont stables ». Du côté du concours complet, treize étalons Selle Français pointaient dans le Top 100.

Les approbations elles aussi en hausse

À l’image de la plupart des autres points mentionnés précédemment, en 2022, le nombre de mâles approuvés Selle Français a été en hausse. « Cette augmentation a débuté en 2021, à partir du moment où nous avons fait le choix de changer les dates du championnat réservé aux mâles de 2 ans », indique Elisa Pautex. L’an passé, pas moins de cent-dix-sept mâles ont ainsi reçu leur approbation pour produire aux couleurs du stud-book Selle Français. 78% d’entre eux proviennent de ce même stud-book, tandis que 19% des approuvés 2022 sont enregistrés dans des stud-books étrangers (néerlandais et belges, principalement). « En moyenne, sur sept ans, cent-trente étalons sont approuvés chaque année », précise également la représentante de l’organisme tricolore.

Quant aux demandes d’inscription au stud-book Selle Français à titre initial, elles ont elles aussi augmenté, avec trente-deux dossiers supplémentaires reçus en 2022 par rapport à 2021.

Crédit photo : Les Garennes.