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Un label bien-être au travail dans la filière

Sylvia Flahaut 10 octobre 2023

Pour tenter de résoudre le problème que de multiples entreprises de la filière cheval connaissent, la difficulté de recruter et de fidéliser des salariés, un label bien-être au travail vient d’être pensé. Pour convaincre et offrir des garanties en termes de bonnes conditions de travail, les entreprises peuvent candidater pour son obtention.

On le sait, travailler au sein de la filière cheval n’est parfois pas de tout repos. Et le bien-être au travail des salariés n’est pas toujours la priorité des employeurs ou conciliable, dans les esprits, avec les professions offertes par le secteur et le monde du cheval. Pourtant, les choses bougent, et c’est tant mieux. Vendredi 6 octobre, a été lancé le label EquuRES “Bien-être au Travail”. Cette initiative provient d’une collaboration entre l’AFASEC (l’école des courses hippiques), le Conseil des chevaux de Normandie et équi-ressources (Service emploi de l’Institut français du cheval et de l’équitation), qui se sont rapprochés pour tenter de répondre aux enjeux liés à l’emploi et au recrutement dans la filière équine. L’initiative vient en réponse à la difficulté actuelle d’embaucher des personnes au sein de la filière, et de les garder.

En effet, sur les réseaux, on voit se multiplier les offres d’emploi de grooms, par exemple, et on sait bien que, durant la saison de reproduction, il est très compliqué de trouver des inséminateurs. Entre autres. “Aujourd’hui, nos métiers en tension sont enseignant d’équitation, assistant d’élevage, lad driver, groom et cavalier maison“, indique Tiphaine Drouot, du service équi-ressources. “Ce sont des métiers en lien direct avec le cheval, et c’est une véritable problématique de recruter et de garder des gens à ces postes.” Améliorer progressivement les conditions de travail dans les structures pourrait-il répondre à cette problématique de pénurie de main d’oeuvre qualifiée, et inciter les chercheurs d’emploi à se former et à se tourner vers les métiers proposés par notre filière ?

Quatre critères pris en compte

On s’est demandé pourquoi il y avait un désintérêt pour certains métiers dans notre filière“, poursuit Tiphaine Drouot. “Et, selon l’étude menée par l’Observatoire métiers emploi formations filière équine, il y a une problématique au niveau de l’intégration des personnes dans les entreprises et autour des méthodes de management au sein de la filière. On s’aperçoit également que, comme dans n’importe quel secteur, les salariés souhaitent de l’écoute, de la considération et un meilleur équilibre vie pro/vie perso. Il y a également une question autour de la sécurité au travail.

Les salariés souhaitent de l’écoute, de la considération et un meilleur équilibre vie pro/vie perso

Tiphaine Drouot

La création du label EquuRES Bien-Être au Travail a en effet pour but de redynamiser l’emploi dans la filière équine, en rendant les entreprises plus attractives, en promouvant des pratiques de travail qui favorisent l’épanouissement du salarié ainsi que l’esprit d’équipe. Dans un contexte de pénurie et face à des enjeux d’employabilité, le label dote la filière équine d’un outil de pilotage permettant d’accompagner les structures dans une démarche de qualité et visant à améliorer les conditions de travail des employés. Le label EquuRES Bien-être au Travail s’adresse à l’ensemble des structures équines, quelles que soient leur localisation, leur taille et leur activité. “Aujourd’hui, on sait qu’il y a des entreprises qui peuvent tout à fait prétendre à ce label, et c’est tant mieux. Nous espérons qu’elles feront les démarches pour l’obtenir, de façon à donner une vitrine et une importance à ce label. Mais le coeur du sujet et de la démarche est de permettre aux gérants de se questionner sur le bien-être de leurs salariés au travail, et de réaliser un auto-diagnostic des conditions qu’ils proposent. Certains se diront peut-être qu’il y a une petite marge de manoeuvre pour améliorer le quotidien de leurs employés, des moments de convivialité, une organisation pensée plus en amont, la mise en place d’une vraie une salle de pause… Ce qu’on souhaite initier, c’est une prise de conscience des conditions offertes aux salariés, par le biais d’un état des lieux objectif.

Permettre aux gérants de se questionner sur le bien-être de leurs salariés au travail, et de réaliser un auto-diagnostic des condition de travail qu’ils proposent

Tiphaine Drouot

Le dispositif est officiellement ouvert et les entreprises peuvent candidater afin de démontrer leur engagement en faveur du bien-être de leurs salariés et leur professionnalisme (c’est par ici). Ce label prend en compte quatre critères, que l’entreprise devra mettre en avant pour son obtention : l’engagement, le recrutement, la cohésion d’équipe et les valeurs humaines.

Les équipes de l’AFASEC, d’EquuRES et d’équi-ressources ont inauguré vendredi dernier le label EquuRES Bien-être au Travail à l’hippodrome de Vincennes en présence de nombreux socio-professionnels. Ph. Coll

Disponible en ligne, ce nouveau dispositif marque un engagement en faveur de l’amélioration des conditions de travail au sein du secteur. Les quatre critères exigé par le label Bien-être au Travail ont été produits en partenariat avec les institutions représentant les différents secteurs de la filière équine : équi-ressources (référent emploi formation dans la filière équine), l’AFASEC (École des courses hippiques), l’AEDG (Association des entraineurs de galop), la FNCH (Fédération nationale des courses hippiques), la Filière Cheval, le SEDJ (Syndicat des entraineurs, drivers et jockeys de trot), le COREN (Comité régional d’équitation de Normandie), le GHN (Groupement Hippique National), la SHF (Société Hippique Française), mais aussi des professionnels de la filière équine. 

Crédit photo à la une: E. Knoll