Vincent Brousseau – Cheval Pays de Loire : «Je crois au pouvoir du collectif »

Xavier Boudon 14 juin 2025

Fin mars, l’Association Régionale d’Eleveurs Cheval Pays de Loire a élu lors de son Assemblée Générale un tout nouveau bureau. A sa tête, un Vendéen, Vincent Brousseau, épaulé dans sa mission par Sébastien Pajot et Pascal Jacquelin. Outre poursuivre le développement de la filière sur leur territoire, ils doivent désormais trouver des solutions afin de financer celui-ci.

Le précédent président n’ayant pas souhaité se représenter, deux Vendéens et un Sarthois ont ainsi pris les rênes de l’association regroupant cinq départements (Loire Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée) lors de l’AG annuelle de mars dernier. Président des éleveurs de chevaux de sport de Vendée depuis 2023, Vincent Brousseau incarne le profil type du semi-professionnel passionné et dévoué à sa filière, œuvrant dans l’intérêt général. Rassemblant 270 adhérents, Cheval Pays de Loire génère chaque année plus de 700 engagements en concours d’élevage, et 200 dans les 2 et 3 ans Selle Français. « Notre région est globalement homogène, avec toutes les disciplines représentées, courses incluses, de multiples infrastructures et une forte densité de professionnels » explique-t-il. Avec une production majoritairement Selle Français, les Pays de Loire occupent en effet une place de choix dans le paysage équin hexagonal. Chaque département ou presque dispose d’un pôle attractif comme La Roche sur Yon, Le Mans, Le Lion d’Angers, Bois-Tillac. De quoi offrir une belle vitrine aux produits des éleveurs régionaux.

Le cheval dans le sang

Fils d’éleveurs de chevaux et de moutons, Vincent Brousseau est ‘tombé dedans quand il était petit’. « Avec des parents qui élevaient environ 400 brebis et les premiers poulains nés en 1981, je me suis naturellement tourné vers une carrière agricole » raconte le nouveau président. « J’avais les diplômes mais pas le foncier, je me suis donc orienté vers un autre métier » avoue-t-il. Travaillant désormais dans les collectivités territoriales, il a néanmoins gardé le goût et la passion d’élever, sa passion pour l’animal cheval, héritée de son père, ne l’ayant jamais quitté. « Comme beaucoup de mes collègues, je suis très attaché au terroir d’élevage » insiste-t-il. A raison de deux à quatre poulains par an sous l’affixe ‘Spicéen’, le Vendéen s’appuie en famille sur le patient travail de sélection de son père, Auguste, naisseur notamment de l’excellent Bradzo (Double Espoir et Exquise II par Nostradamus), ISO 157, finaliste à 5 et 6 ans, 7e du Championnat du Monde des 7 ans à Lanaken. Il exploite actuellement trois lignées : celle d’Apache d’Adriers, celle de Reveur de Hurtebise/Putch des Isles/Impedoumi, et enfin une lignée Trotteur Français gagnants en saut d’obstacles, imprégnée des sangs de Fuschia et Fandango qu’il affectionne particulièrement. Vincent Brousseau reste un éleveur à taille humaine, une valeur qui guide son engagement associatif. « Je crois fermement au pouvoir du collectif » martèle-t-il. « les échanges sont toujours humainement enrichissants. »

Une enquête réalisée récemment par le Conseil des Equidés Pays de Loire auprès des éleveurs a mis en avant trois besoins principaux : valorisation, commercialisation, et formation.

Un nouveau challenge

Cheval Pays de Loire se retrouve depuis début 2025 dans une situation inédite. « Dans un contexte financier tendu et comme pour d’autres associations du territoire, la Région Pays de Loire a choisi de supprimer la totalité de la subvention qu’elle nous versait afin d’encourager les éleveurs et promouvoir notre filière au niveau national » explique le président. « Nous devons donc trouver une méthode afin de nous structurer pour avancer désormais sans ce soutien indispensable. Une enquête réalisée récemment par le Conseil des Equidés Pays de Loire auprès des éleveurs a mis en avant trois besoins principaux : valorisation, commercialisation, et formation. Ces résultats confortent nos arguments vis-à-vis des pouvoirs publics. En effet, nous assurons une présence et parfois nous contribuons à l’organisation d’événements incontournables pour notre activité, comme le Salon des Etalons, les concours d’élevage, ou les Espoirs du Complet organisés en marge du Mondial du Lion, lors desquels nous apportons notre soutien aux professionnels. Nous vivons clairement une année de transition lors de laquelle nous devons mieux répartir nos ressources et soutenir l’ensemble du territoire. Nous devons unifier les acteurs de la filière afin de présenter aux collectivités et aux pouvoirs publics un seul et même interlocuteur. » Avec détermination et enthousiasme, le trio s’est attelé à la tâche sans jamais oublier l’esprit de convivialité et de tradition qui a fait de cette région un acteur apprécié de tous.

Photo (de gauche à droite) : Pascal Jacquelin (Secrétaire), Vincent Brousseau (Président) et Sébastien Pajot (trésorier). Crédit : coll. privée.